WWW #19 – Impossible – Text #2

screen-shot-2016-12-23-at-21-50-49

L’Effet Surprise

– Partie 2 –

by B.

Un Monde de possibles

“Le bonheur est comme le vent : impossible à saisir.”

Marie-Claude Bussières-Tremblay dans Du Diable au cœur

“Quand c’est impossible, c’est plus long.”

Donald Westlake

“Agissez comme s’il était impossible d’échouer.”

Winston Churchill

“L’impossible, nous ne l’atteignons pas, mais il nous sert de lanterne.”

René Char

***

Mot de l’auteur

« Impossible » voilà encore un mot qu’il nous faut peser avant d’utiliser. Je me rappelle d’un professeur que j’ai rencontré à l’université de Reading en Angleterre. Sa mission était de coordonner les élèves ERASMUS et d’enseigner la traduction. La traduction, il savait y faire. La coordination… je vous laisse en juger.

Lors d’un entretien d’orientation, il m’avait demandé quelle carrière je considérais. Je lui ai donc confié mes aspirations qu’il s’est empressé de cantonner à ce mot « impossible ». Selon lui, enseigner à l’université n’était pas à ma portée. C’était trop difficile, trop lourd à porter pour les épaules de la jeune femme que j’étais. J’avais alors tout juste vingt-et-un ans. Je m’apprêtais à valider une licence en Langue, Littérature et Civilisations Etrangères – spécialité anglophone.

Cet homme d’une soixantaine d’année a pu affirmer tout ça avec tant d’aplomb et d’intransigeance, et ce après m’avoir aperçue deux fois seulement de loin. Il a décidé qu’il était en position de m’évaluer. Il a décidé que c’était son devoir de vaporiser mes ambitions la première fois où il me voyait de près, après trois mots échangés. Je trouve ça un peu maigre comme base de données pour se faire une idée.

Je ne vais pas le nier. J’en ai beaucoup pleuré. Cependant, cela ne m’a pas arrêté. Je suis allée voir une autre personne suite à cet entretien pour considérer mes options – une conseillère d’orientation, qui a tout de suite séché mes larmes et m’a dit que rien n’était impossible si l’on s’en donnait les moyens. Ce professeur n’avait aucune idée de qui j’étais et son avis ainsi donné n’aurait aucune incidence sur mon orientation.

***

Bien peu de choses sont hors de notre portée. Certes je ne serai pas présidente des Etats-Unis – je n’y suis pas née – mais rien de m’empêche d’en devenir spécialiste, de me l’imaginer et d’en faire un livre.

Je suis réaliste et je pense que chacun de nous peut réussir tout ce que nous entreprenons si nous en avons vraiment envie et si nous nous en donnons les moyens. Suivant notre point de départ, le chemin peut s’avérer plus ou moins long et accessible, mais rarement impossible.

***

Aujourd’hui mon défi est de vous raconter cette histoire. Les chapitres qui suivent vont vous faire parcourir les vies de Lina, Laurent, Mehdi, Julie, Alexandre, Célia et Manuel. Tant de choses peuvent arriver. Tant de choses qu’on pourrait croire impossibles. Tant de choses auxquelles on ne s’attend pas. La vie s’amuse à nous surprendre et à réinventer notre univers à chaque instant.

*** 

Chapitre 19 – Lina

Lina était une jeune femme expansive. Pleine de vie et d’énergie. Elle n’avait jamais aimé les études et avait opté pour un parcours court. Brevet des collèges. Bac pro vente en internat. Premier contrat CDD signé à dix-huit ans et très vite transformé en CDI. Pressée de jouir des avantages d’une vie d’adulte indépendante, une fois la durée indéterminée assurée, elle s’était échappée du foyer parental et elle s’était installée dans une chambre de bonne dans le quartier de la Bastille.

Son petit chez-elle confiné lui convenait à merveille. Il était doté d’une grande fenêtre et d’un atout majeur qui la rendait fière : il y avait une petite caverne d’Ali Baba, cachée dans les combles au-dessus de sa chambre. Un grenier aménagé en dressing. Avec l’accord du propriétaire, elle avait tout rénové. Son grand-frère Laurent, conducteur de travaux, l’avait aidé pour les détails et manœuvres techniques, elle s’était occupée de l’assister et de tout décorer à sa façon. Les vêtements, c’étaient ce qu’elle aimait.

Dans la rue, elle ne passait jamais inaperçue, du haut de son mètre soixante, rehaussé de talons d’une dizaine de centimètres et de tenues toujours plus apprêtées les unes que les autres. Ses longs cheveux bruns flottant sur ses épaules bien dessinées, elle était belle. Elle le savait.

***

Chapitre 20 – Lina et Laurent

Frère et sœurs soudés. A la vie. A la mort. Bien que sept années les séparaient, Lina et Laurent était indissociables. Quand sa petite sœur est née, pour Laurent, c’était un rêve qui se réalisait. Il avait tant supplié ses parents de lui donner un frère ou une sœur – peut importait le sexe de l’enfant qui naîtrait, pour lui le genre était un détail négligeable. Il enviait ses amis qui partaient en famille et tissaient des liens forts avec leurs parents et leurs fratries.

Avant la naissance de Lina, quand le maître leur demandait de raconter ce que les élèves avaient fait pendant les vacances, Laurent se sentait toujours obligé d’inventer. En effet, ses parents ne faisaient jamais rien avec lui pendant les vacances. Ils travaillaient tout le temps. Ils avaient aussi coupé les ponts avec leurs parents – les grands-parents de Laurent – depuis des années et avaient perdu tout contact. Laurent était toujours seul. Des fois, il jouait avec sa nounou, Julie, mais ce n’était pas pareil. Et puis, Julie, c’était la voisine. Elle avait dix-huit ans et demi, et poursuivait des études de droit. Laurent ne savait pas trop ce qu’était le droit, mais il voyait que ça ne faisait pas beaucoup rire Julie. Elle avait toujours un livre sur les genoux, un feutre fluo à la main, un crayon à papier dans la bouche et un air sérieux sur le visage.

***

Chapitre 21 – Laurent et Mehdi Continue reading

WWW #19 – Impossible – Text #1

Rendez-Vous at Hershel’s Tavern

by Garry Vakarian

The meeting was at Henshel’s tavern at dusk. However, each one of them had a quest of their own to finish before meeting the others at the famed watering hole.

First Sir Gallagher of the order of the Golden Finger had to locate, and bring back, a powerful steed from the stables of Wolkstown. It could have been a simple mission but Wolkstown would never let any foreigners buy one of their pride horses. Even during wars against other city-states, they would rather lose a battle and kill their horses rather than had the enemy capture a single one. So in order to accomplish his deed, Sir Gallagher had to sneak into the town, find the right stable and disguise the horse to look like a common Peugento draft horse. Since he had to work unnoticed, he opted to start at sundown and use the shadows. Then the horse’s power and speed on the way back would render him able to join the others at the tavern just in time. Continue reading